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ECHOS DU TERRAIN

Table-ronde sur les ressources naturelles et les ressources extractives : Gestion durable des ressources pour le développement de l’Afrique

La Table ronde sur les industries extractives et les ressources naturelles était centrée sur le thème : "La gestion durable des ressources pour le développement de l'Afrique". Le Panel était composé de : M. Stephen Karangizi (à l'époque Directeur et PDG sortant de l'ALSF), M. Fred Kabanda (Directeur du Centre africain des ressources naturelles, BAD), M. Jerreh Barrow (Commissaire au pétrole au ministère du Pétrole et de l'Energie de la Gambie), M. Yves Baratte (associé chez Simmons & Simmons) et Mme Oghor Okhai-Akhigbe, Conseillère juridique principale à l'ALSF.

Les panélistes ont souligné les importantes ressources naturelles dont recèle le continent ainsi que les disparités en matière de gouvernance, d'institutions et de capacités juridiques, lesquelles sont souvent perçues comme une malédiction plutôt que comme un atout. Les panélistes ont donné des exemples de pays tels que l'Afrique du Sud, le Botswana, le Ghana et la Gambie qui ont pris ou prennent des mesures pour assurer la gestion durable de leurs ressources naturelles. Par exemple, la Gambie a pris diverses mesures pour assurer une bonne gouvernance, notamment des processus d'octroi de licences transparents, le développement des capacités, la collaboration et la coordination entre les parties prenantes.

Des problèmes tels que la mauvaise gouvernance, la faiblesse des institutions et les capacités juridiques et techniques limitées ont été cités comme certaines des causes sous-tendant le phénomène de la "malédiction des ressources". Compte tenu de la nature cyclique du secteur extractif, il a été conseillé aux pays riches en ressources de gérer les variations des cycles des produits de base en réduisant leur dépendance à l'égard des recettes tirées des ressources naturelles et en utilisant une partie de ces recettes pour financer des projets à long terme au profit des générations actuelles et futures. Ce modèle a été réalisé au moyen de fonds souverains dans certains pays en dehors de la région, et certains pays africains sont en train de le reproduire. Il a été souligné que le travail de l'ALSF, qui fournit des capacités juridiques et techniques en matière de gestion des ressources extractives, a été déterminant dans la résolution de ces problèmes dans plusieurs pays, notamment en Gambie.

Le Panel a également examiné l'impact de la COVID-19 et du changement climatique sur les secteurs minier et pétrolier dans l’ensemble du continent africain. Il a été noté que si les activités d'exploration ont été plus affectées que les opérations minières ou pétrolières en cours d’exécution par la pandémie, celle-ci a généralement mis en lumière la nécessité d'intégrer un contenu local dans les projets de ressources naturelles.

En ce qui concerne le changement climatique et la transition énergétique, le Panel a noté que l'Afrique est toujours tributaire de l'extraction des combustibles fossiles pour assurer son développement et devrait être plus activement impliquée dans les discussions et les solutions pour la transition énergétique, d'autant plus que le continent subit également le poids du changement climatique. Par exemple, en Gambie, le changement climatique et l'élévation du niveau de la mer posent un risque réel d'inondation des côtes basses du pays ; dans le même temps, de nombreux titulaires de contrats pétroliers ont suspendu leurs opérations d'exploration ou cherchent à les renégocier. Toutefois, il a été noté que l'Afrique dispose également de minerais permettant de générer des énergies renouvelables qui pourraient être exploitées pour soutenir la transition énergétique mondiale, mais qui devraient être développées avec les réseaux appropriés pour apporter une valeur ajoutée maximale aux pays africains. Parallèlement, le gaz naturel pourrait être utilisé comme combustible de transition car il est plus viable au plan économique que les technologies renouvelables et pollue moins que les autres combustibles fossiles.

Le Panel a également discuté des questions relatives aux prêts adossés à des ressources, au super-cycle des matières premières et à la gestion environnementale, sociale, et à la gouvernance ("ESG") dans le secteur extractif. Le Panel a souligné l'importance de conseils techniques avisés et du soutien aux gouvernements pour garantir la transparence, l'équité et la valeur économique. Il a été noté que le soutien de la Facilité aux gouvernements intègre les questions techniques ainsi que les questions de genre, les questions sociales et le contenu local, et la Facilité développe des produits de connaissance pour améliorer la capacité des avocats africains à entreprendre des transactions justes et équilibrées avec les investisseurs. Le Panel a convenu que le soutien de la Facilité restera essentiel pour les gouvernements africains afin de garantir l'équité pour le continent dans la transition énergétique.

Pour conclure, le Panel a recommandé une utilisation prudente des avantages des ressources naturelles afin d'éviter les mécontentements et les conflits internes, une collaboration accrue entre les gouvernements, les institutions et les parties prenantes du secteur, ainsi que la création de valeur ajoutée afin de maximiser les avantages que les pays africains tirent de leurs ressources naturelles.