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Table ronde de l’ALSF sur la dette publique : « Éviter toute dette insoutenable aux fins du développement durable »

La table ronde sur la dette publique a réuni : M. Cesar Augusto Mba Abogo, Directeur national de la BAD pour le Mozambique et ancien ministre des Finances de la Guinée équatoriale ; M. Andrew Mvumbe, chef du Bureau de gestion de la dette du Zimbabwe ; M. Alaweed Alatabani, responsable en détachement de la Banque mondiale et conseiller senior auprès du ministère des Finances du Soudan ; M. Barthelemy Faye, associé chez Cleary Gottlieb ; et Mme Nicole Kearse, conseillère juridique principale, ALSF.

Ce panel a examiné le thème « Éviter toute dette insoutenable aux fins du développement durable ». En menant une réflexion sur l’état de la dette de l’Afrique, ils ont décrit certains des défis clés auxquels les pays africains sont confrontés dans le secteur de la dette publique, ont partagé leurs perspectives quant à la dette de l’Afrique à l’avenir et ont proposé des solutions pour relever ces défis.

Le panel a noté que les défis récents auxquels l’Afrique est confrontée dans le secteur de la dette sont notamment les préoccupations postérieures à l’allégement de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE), l’augmentation de la dette extérieure et l’accroissement correspondant des ratios dette/PIB, les pressions sur les recettes liées aux exigences du service de la dette, les questions liées à l’apurement des arriérés et à la dette héritée, et la nécessité d’identifier de nouvelles voies pour la mobilisation des ressources sur le continent. Le choc mondial lié à la COVID-19 a également, dans de nombreux cas, causé, exposé ou exacerbé les vulnérabilités existantes liées à la dette en Afrique.

Nonobstant les défis, le secteur de la dette en Afrique a enregistré des changements positifs au cours des dernières années. Pendant cette période, de nombreux pays africains ont cherché et réussi à mettre en œuvre de nouveaux moyens de financement qui répondent à des préoccupations essentielles telles que le changement climatique, la détérioration des zones côtières, la biodiversité, l’eau potable et l’éducation. Les pays africains ont également adopté des approches plus sophistiquées en matière d’émission de dette, en structurant la nouvelle dette à l’aide des outils et techniques les plus modernes qui protégeront leurs ressources, actifs et populations.

De même, les pays se sont montrés plus prévoyants, comprenant l’importance des politiques, de la législation et des systèmes sous-tendant la viabilité de la dette, et les élaborant et les mettant en œuvre. Il s’agit notamment de changements visant à : i) améliorer la gouvernance et la transparence ainsi que la gestion de la dette et du budget ; ii) renforcer l’établissement de rapports sur les données relatives à la dette ; iii) encourager la responsabilisation liée à la dette et les emprunts responsables ; et iv) renforcer le suivi de l’utilisation des produits afin de veiller à ce que les ressources de la dette soient affectées de manière appropriée pour faire face aux besoins de développement des pays. 

En outre, bien que la pandémie ait pesé sur tous les pays, elle a également donné lieu à des développements positifs en Afrique. À titre d’illustration, la pandémie a fait prendre conscience de l’impératif d’une meilleure gouvernance économique et d’une gestion efficace de la dette en Afrique. On constate aussi un déploiement d’efforts accrus par les pays africains en vue de renforcer et de stimuler la croissance économique, notamment en diminuant la fuite des fonds publics et en réduisant les flux financiers illicites.

Les panélistes ont souligné le rôle de l’ALSF consistant à soutenir les efforts déployés par les pays africains. À travers toutes ses activités dans le secteur de la dette, l’ALSF met fortement l’accent sur la gestion efficace de la dette, la bonne gouvernance et le renforcement des capacités des gouvernements africains. Grâce à la prorogation de son mandat, l’ALSF continuera à apporter son soutien aux pays africains dans ce secteur crucial, afin de trouver des moyens créatifs, innovants et progressistes de contracter une dette viable pour un développement durable.