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Les partenariats public-privé sont-ils une panacée pour combler le déficit en matière d'infrastructure numérique en Afrique ?

Les partenariats public-privé sont-ils une panacée pour combler le déficit en matière d'infrastructure numérique en Afrique ?

 

Abidjan, Côte d'Ivoire, lundi 5 avril 2021 : Le mercredi 24 mars 2021, la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF) a organisé le deuxième webinaire de sa série sur les PPP consacrés à l'Afrique anglophone. L'objectif de ce webinaire était de réfléchir sur la possibilité de conclure des partenariats public-privé (PPP) afin de combler les lacunes en matière d'infrastructure numérique sur le continent.

 

Avant la pandémie, la nécessité de transformer le paysage numérique de l'Afrique avait été clairement reconnue et des mesures commençaient à être prises dans ce sens. Toutefois, la pandémie a aggravé le déficit dans le domaine de l'infrastructure numérique, car la vitalité sociale et économique des gouvernements (et de leurs citoyens) dépendait, dans une certaine mesure, de leur capacité à adopter et à mettre en œuvre la technologie numérique. Par conséquent, l'on estime que l'investissement privé pourrait être une solution afin de combler le déficit en matière d'infrastructure numérique.

 

Conclure un PPP afin de financer des projets d'infrastructure sur le continent constitue et demeure l'un des mécanismes privilégiés pour attirer des fonds privés. Les modérateurs de l'ALSF (Mesdames Shaina Salman, conseillère juridique et Toyin Ojo, conseillère juridique principale) ont posé la question, à savoir s'il est possible de conclure un PPP également dans le domaine de l'infrastructure numérique, tout en mettant l'accent sur la fourniture de l'accès à Internet.

 

Le panel, composé de Sydney Domoraud, directeur général d'Emire Partners, Christophe Dossarps, directeur général du Fonds d'infrastructures durables (FID) Source, et Jason Parker, associé chez Hunton Williams Kurth LLP, a déclaré que l'utilisation des PPP dans le cadre des contrats relatifs aux infrastructures numériques comportait plusieurs points complexes. Parmi les principaux défis évoqués par les membres du panel, on peut citer la difficulté de déterminer avec précision le service public ou le bien public sur lequel porterait le contrat de PPP et la complexité inhérente de combiner une technologie qui évolue rapidement avec un contrat à long terme. Par conséquent, les membres du panel ont convenu que les PPP ne doivent pas être considérés comme la « panacée », mais simplement comme une éventuelle solution, en fonction de l'actif et/ou du service public. Les gouvernements devraient plutôt veiller à mettre en place un cadre propice à l'investissement privé, ce qui à son tour offrira diverses opportunités, y compris les PPP le cas échéant, pour réaliser l'infrastructure numérique. Il est possible de promouvoir l'investissement privé en adoptant les stratégies suivantes :

 

  • Élaborer des politiques claires et créer une feuille de route pour que la vision des acteurs du secteur soit réalité ;
  • Mettre en place des cadres juridiques et réglementaires cohérents et solides, tels que les réglementations en matière de confidentialité des données, de normes technologiques,  de concurrence, de protection des consommateurs et de cybersécurité ; et
  • Préparer les projets de manière approfondie afin de disposer d'une liste de projets bien préparés.

 

L'importance de la connectivité à l'internet se situe sans doute juste derrière l'accès à l'eau et l'électricité, et constitue l'une des clés de la prospérité économique de l'Afrique. Le continent se trouve au bord du précipice de cette quatrième révolution industrielle, mais a une population jeune prête à adopter cette technologie. Il incombe donc aux dirigeants africains de saisir l'occasion de développer ce nouveau secteur en faisant appel aux personnes les plus qualifiées pour le développer - « Carpe Diem ».

 

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À propos de l'ALSF

Mise en place par la Banque africaine de développement en 2010, l'ALSF fournit une assistance juridique et technique et aussi en matière de renforcement des capacités dans le cadre de projets relatifs aux secteurs des infrastructures, des activités extractives, des ressources naturelles, de l'énergie, de la dette souveraine et aussi lors de litiges commerciaux avec les créanciers.

 

Communiquez avec nous

Shaina Salman, Conseillère juridique : s.salman@afdb.org

Eve Ehoura, Chargée de communication : e.ehoura@afdb.org

 

Site Internet de l'ALSF:   https://www.alsf.int/